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Abidjan: Les apprentis gbaka perturbent la circulation pour l’un des leurs tabassé

Stationnement de véhicules à Adjouffou
Crédit Photo : PATERNE KRAIDI

La matinée du lundi 21 Août 2017 a été un calvaire pour les passagers des véhicules de transport en commun sur l’axe Aboisso-Abidjan , précisément entre Anani et Port-Bouët au sud d’Abidjan. Le motif de ce mouvement d’humeur, la mort d’un apprenti gbaka, pourtant ce dernier n’a pas rendu l’âme selon APA (Agence de Presse africaine).

Au nombre des victimes ,j’en fais partie. Très tôt ce lundi matin, je quitte ma ville natale, Bonoua (59km d’Abidjan), pour me rendre dans la capitale économique ivoirienne. A l’entrée de la ville par le sud, un attroupement de jeunes en colère , puis une cohorte de mini cars appelés hiace , massa ou gbaka. Certains jeunes somment le conducteur du véhicule de s’arrêter. Pour quelle raison? L’apprenti doit descendre. Parce que c’est une journée chômée pour tous les apprentis gbaka, lance l’un des manifestants. Car l’un d’entre eux a été passé à tabac par les gnambros(membres de syndicats de parc de stationnement non officiel des véhicules de transport en commun)  au grand carrefour de Koumassi,  une autre commune au sud d’Abidjan.  Selon les apprentis , la victime était morte. Le chauffeur a essayé de dissuader les manifestants, hélas il n’a pas pu, ses deux apprentis sont obligés de descendre.

Le voyage reprend. Nous constatons en d’autres points, des stationnement de véhicules vides.  Le vrai calvaire survient à quelques mètres de l’aéroport Félix Houphouët Boigny. Les mécontents sont plus nombreux. Aucun véhicule ne doit avancer. Tous les passagers sont priés de descendre. Les conducteurs sont concernés. C’est l’expression de la solidarité dans   la corporation,  ou ils verront leurs véhicules brisés.

Une file de personnes descendues des véhicules
Crédit Photo: PATERNE KRAIDI

Certains se couchent sur le capot. D’autres ouvrent les portières violemment. Le spectacle était pathétique, révoltant, et la peur commençait à gagner le terrain chez quelques voyageurs non habitués à ces scènes. Nous sommes descendus du véhicule pour emprunter le onze barré (la marche). Un peu plus loin dans les deux sens , tous les véhicules étaient stoppés.

Depuis la frontière du Ghana, il y a des minicars qui font la jonction entre Noé et Abidjan. Les commerçants qui allaient vendre leurs produits, les travailleurs, les étudiants , bref, l’atmosphère ressemblait à la période de la crise post-électorale de 2010-2011. Une fois à Koumassi, la situation était calme,lieu même où s’est produit le drame.


8èmes Jeux de la francophonie : Attention à la sécurité

bon pour le référencement

Les jeux de la francophonie s’ouvrent à Abidjan le 21 juillet 2017. Les infrastructures d’accueil sont prêtes selon Daniel Kablan Duncun, Vice-Président de la Côte d’Ivoire. Robert Beugré Mambé ministre en charge de ces jeux affirme également sa sérénité. La semaine dernière, les coups de feu ont repris dans le pays.  Korhogo et Abidjan ont vibré au son des kalachnikovs dans la nuit du 14 au 15 juillet. L’état-major des armées a annoncé au moins trois morts. Malgré les grandes assurances des autorités politiques, le niveau de sécurité est alarmant.

Le mercredi 19 juillet, jour d’ouverture du village des jeux à l’Injs de Marcory, Abidjan a joué un énième refrain des coups de feu. Des individus armés ont attaqué l’Ecole nationale de police à Cocody. Ils ont emporté des armes, et arraché des véhicules en commun dans les environs de la zone. Une école de formation des forces de sécurité habilitée à les instruire dans les règles de défense,protection,droit etc, se voit humiliée de la sorte. Pire, le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) réputée pour ses prouesses a été la cible de ces hommes armés. Au-delà des valeurs de l’armée ivoirienne, force est de reconnaître les faiblesses de notre système de sécurité. Comment une école surveillée jour et nuit se laisse surprendre dans un contexte où le monde francophone est rivé sur Abidjan. L’entrée de l’école de police est surveillée soit par des élèves en formation ou des policiers déjà en fonction, parfois un seul d’entre eux dispose d’une arme à feu.

Policiers et gendarmes sans armes

En visite au palais de la culture à Treichville, au lendemain de l’attaque, je croyais faire face à des forces de l’ordre armés jusqu’aux dents à l’entrée, hélas, de multiples policiers et gendarmes à l’œuvre mais sans armes. Ceux qui en possèdent se comptent du bout des doigts. Si une attaque se déclenche. A quel moment repousseront-ils les quidams. Les athlètes sont présents. Raison pour laquelle, la Côte d’Ivoire doit être vigilante dans le service. Le  ministre de la sécurité Hamed Bakayoko l’un des acteurs dans la préparation perd son portefeuille ministériel  et se voit confier celui de la défense. Chose encore curieuse. La Côte d’Ivoire se doit de réussir le pari organisationnel de ces jeux. Mais il faut l’admettre, dans un contexte de grande inquiétude, personne n’est à l’abri d’éventuelles turbulences.


Interview : Boris Bachorz, directeur Afrique de l’Afp « Lorsqu’on se retrouve exposé y compris physiquement, une intensité de nos sentiments en ces moments est plus forte que le reste. »

Boris Bachorz, est venu à l’Agence France-Presse (Afp) après avoir obtenu son diplôme à  l’Ecole Supérieure de Journalisme – Lille et de l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg. Il a travaillé pour l’Afp à Lille, à Bruxelles, à Londres et à Moscou, où il a remporté le Prix Albert Londres avec l’équipe du bureau pour couvrir la première guerre de la Tchétchénie. Anciennement responsable du bureau Afp pour l’Afrique de l’Est basé à Nairobi (2009-2013).

 Après 30 années de journalisme, comment vous trouvez la nouvelle génération des journalistes ?

Je la trouve assez épatante, supérieure à la mienne.Dans la mesure où le niveau a beaucoup augmenté. Les jeunes journalistes se retrouvent très à l’aise dans deux, trois, voire plusieurs langues. Ils sont également multimédia. C’est presque devenu la norme, qu’un journaliste fasse le texte, le son et la vidéo. Ils sont très actifs sur les réseaux sociaux. Certains maitrisent le codage, l’algorithme pour travailler sur les questions de data journalisme. La  profession se renouvelle.

Est-il nécessaire  que les journalistes mettent l’accent sur la couverture des conflits en Afrique ?

Je crois que certaines personnes seront aptes à couvrir les conflits. Mais aujourd’hui le regard sur  l’Afrique c’est autre chose. Il faut s’intéresser aux initiatives locales, à  l’Afrique entrepreneuriale. C’est 100% vrai, mais en même temps il faut continuer à couvrir les conflits pour pouvoir rapporter le sort de ces populations en détresse ou victimes de crimes de guerre, crimes contre l’humanité. C’est toujours important que des journalistes partent couvrir ces faits sur ces terrains difficiles. Cela fait partie de la mission d’une entreprise comme l’Agence France Presse (Afp).

Au cours de votre carrière, quels ont été les grands moments qui vous ont marqués ?

J’ai eu la chance à l’Afp de faire des choses extrêmement différentes.  Des reportages au sein de l’union européenne, jusqu’à la couverture des conflits. Ces  types de reportages sont très forts. En termes de souvenir ce sont les premiers qui viennent en mémoire. Avec l’équipe de l’Afp, j’ai couvert la première guerre de Tchétchénie à Moscou (1994-1996). Lorsqu’on se retrouve exposé y compris physiquement, une intensité de nos sentiments  en ces moments est plus forte que le reste. J’ai aussi un souvenir inoubliable de l’Afrique de l’Est où  j’ai été pendant quatre années responsable du bureau Afp basé à Nairobi.

Au cours de vos enquêtes, quel état d’esprit vous anime ?

J’essaie d’être aussi  ouvert que possible.  C’est très compliqué parce que le reportage se prépare.  Il  faut maîtriser son dossier pour apporter des choses intéressantes. Il faut en partie être  ouvert à l’imprévu. En plus  accepter des informations auxquelles l’on ne s’attendait pas pour ne pas trop céder à ses propres présupposées.

Lorsqu’il vous arrive de rencontrer des sources qui refusent de parler ?

On ne peut pas forcer une source à se prononcer. En revanche on peut faire valoir l’importance de son témoignage. Une source peut craindre pour sa sécurité par exemple. En tant que journaliste, on doit faire en sorte de ne pas mettre en danger notre interlocuteur en le protégeant. Certains outils existent. On peut citer quelqu’un de façon anonyme. Nous pouvons changer son prénom à condition qu’on le dise dans le reportage.

En tant que reporter Est-ce possible d’être  complètement  neutre sur un terrain ?

On ne l’est jamais bien sûr. Parce qu’un journaliste reste un être humain avec sa subjectivité. Moi, sur le terrain, j’arrive avec mon histoire personnelle, et celle de mon pays  d’origine, c’est difficile à priori de faire abstraction. Le  journaliste développe des anticorps de contre subjectivité. En général le terrain s’avère le meilleur remède. C’est-à-dire que, en faisant honnêtement son métier. Le terrain finit par vous dire des choses qui vont remettre en cause ce que vous pensez à priori. Dans une agence de presse, on fournit nos informations au monde entier. La discipline intellectuelle s’impose à nous. On essaie d’être le plus honnête. Dans un conflit typiquement, on s’expose à des critiques des deux parties.

Quel avenir souhaitez-vous pour les journalistes africains ?

Je salue leur courage individuel. Plusieurs journalistes que je connais exercent dans des conditions pénibles.  Dans les pays où la liberté d’information est très limitée. Ces confrères qui acceptent de se sacrifier au péril de leur vie. Littéralement ce sont des  journalistes nobles. Je recommande à la presse africaine de trouver des structures économiques pour pouvoir développer leur profession. Il faut espérer qu’il y a des marchés à saisir. Concernant les informations locales et régionales, des journalistes peuvent parvenir à se mettre ensemble sous forme de coopérative par exemple. Le besoin d’infos en Afrique est immense. Le continent  est très peu couvert par rapport à la réalité du terrain.

Les réseaux sociaux offrent une opportunité de se faire connaître au niveau international. Ce qui n’était pas le cas, il y a dix ans. Il faut amasser des connaissances, du savoir-faire, être aussi bi-média.

Mais le futur reste à écrire pour les journalistes africains.

 

Propos recueillis par Paterne Kraidi


Afrika foot : Une chaîne de télévision 100% football africain

A l’occasion du Discop Abidjan 2017, Nicolas Gorse, agent de distribution de télévision et co-fondateur de G and Co media a présenté une nouvelle chaîne de télévision africaine. Elle se nomme Afrika foot, focalisée essentiellement sur le football africain.  Elle intervient suite au constat que le continent  dispose très peu ce type de chaîne de télé . Le lancement est prévu pour le mois de septembre 2017.  Alors journalistes, producteurs de média à vos CV pour pouvoir intégrer ce bijou qui valorisera le football africain dans toutes ses composantes. 


Discop Abidjan 2017 : Une pléthore de productions à la une

La 3ème édition du  Discop Abidjan  s’ouvre ce 30 Mai Au Sofitel hôtel ivoire. Le Marché africain des contenus radiotélévisés (Discop Africa)   a défini comme thème pour cette rencontre  sur les bords de lagune Ebrié « le développement de l’industrie audiovisuelle en Afrique subsaharienne peut-il être accéléré par le numérique ? ». A cet effet plusieurs maisons de distributions, et de productions  présenteront leurs produits (films, émissions, documentaires …). Nous vous présentons quelques-uns.

“ Blog ” drôle, le nom de cette série. les blogueurs y retrouveront l’expression de leur passion. Le film relate l’histoire d’une femme à la retraite qui décide de créer un blog . Après réflexions elle axe sa plume sur le vécu passionnant d’un couple, Luc et Alice.                                            “ Blog ” comprend 13 épisodes de 30 minutes chacun.

“Au milieu d’un rêve” s’est incrusté dans le monde des affaires.  Ikram Malik  est un opérateur économique ayant fait fortune dans l’immobilier  à Dubai. L’un de ses rêves consistera à investir dans un grand projet immobilier.  La  durée des épisodes (26) est de 30 minutes.

“Dia Houphouet ”raconte la tendre enfance du père de la nation ivoirienne Félix Houphouët Boigny. Ce  long métrage est une source d’inspiration pour les enfants en vue de les préparer au futur.

 

 

PATERNE KRAIDI