paternekraidi

#Mondoblogsaison 6, un an après ma sélection

Le 27 avril 2017, j’ai été sélectionné parmi 630 candidatures pour intégrer l’équipe de Mondoblog saison 6. Retraçons en quelques lignes ce parcours si passionnant.

Mondoblog je n’en avais pas entendu parler. L’année dernière, lors d’une visite sur le site de Rfi, je découvre l’annonce du test de  sélection pour la saison 6. Quelques semaines plus tôt, j’ai assisté à un cours de journalisme web avec Abraham Kouassi qui nous appris à créer un blog tout en nous définissant l’importance de ce bijou.

J’avais réalisé un reportage audio pas vraiment au top puisque j’étais à mes débuts dans la radio. J’ai postulé avec cette production. Puis le 27 avril 2017 un mail me stipule que  mon résultat positif. La joie et désormais mon statut de blogueur ont commencé à germer en moi des qualités.

Dès que j’en ai parlé à une amie blogueuse, elle m’a félicité avec ces mots « la sélection est vraiment rude, bravo ». c’est à partir de ce moment j’ai découvert la vraie identité de Mondoblog, une communauté de blogueurs qualifiés.

Les  premiers cours reçus m’ont propulsé très loin jusqu’à ce que j’arrive à créer le blog définitivement en publiant  mon premier article.

Mondoblog c’est aussi les administrateurs derrière leur écran qui nous lisent ligne par ligne, mot par mot et n’hésitent pas à te rappeler pour les éventuelles corrections.

Mondoblog m’a permis de donner mon opinion, réaliser des reportages, faire des interviews etc.

Je suis ravi d’appartenir à Mondoblog parce que j’apprends par la pratique et je conclus qu’on ne finit jamais d’apprendre.

Merci à vous: Simon, Ziad, Léo, Constance.


Marcelline Gneproust, une brillante journaliste ivoirienne  

Parmi les talentueux journalistes ivoiriens, nous pouvons citer Venance Konan, Zio Moussa, Agnès Kraidy, Traoré Moussa…  Dans ce milieu où les hommes figurent en tête, quelques femmes se démarquent. Marcelline Gneproust, du quotidien gouvernemental, Fraternité Matin, prouve qu’elle fait partie de cette élite des femmes journalistes ivoiriennes. Portrait !

La qualité de sa plume tire sa source depuis le primaire. Marcelline Gneproust est reconnaissante à l’endroit de son instituteur de cm2 , feu Zidago Bruno. L’intelligence de la petite écolière a fortement marqué le maître. Ses devoirs bien rédigés étaient lus devant toute la classe. Elle était également désignée pour effectuer les corrections d’exercices au tableau.  L’instituteur ne tarissait pas d’éloges pour sa jeune élève à qui il adressait chaque fois félicitations et encouragements.

Marcelline Gneproust est la seule à avoir obtenu le Bac probatoire dans son quartier

Très réservée à l’époque, Marcelline Gneproust s’affichait à travers ses études. Pour passer de la classe de Première en Terminale, il fallait être soumis au Bac probatoire. Un test très sélectif ! Elle a pu obtenir ce diplôme, alors que tous les candidats de son quartier de résidence ont échoué. Elle a suscité du coup une curiosité. Les élèves s’approchaient d’elle pour savoir son secret.

Ses premiers pas dans la presse

Marcelline Gneproust aspirait à l’interprétariat. Après avoir obtenu une licence en Anglais, elle n’a pas pu exercer ce métier. Dans sa quête d’emploi, une amie lui suggère le journal Ivoir’soir (une publication du groupe Fraternité Matin). Elle postule pour le test puis est retenue comme correctrice puisque c’était le poste vacant. Les années passent, la jeune dame observe les journalistes à l’œuvre se défaire pour véhiculer les informations. Certains se rendent en mission nationale ou internationale. Tout ceci a créé en elle un challenge, « celui de devenir journaliste ». Marcelline Gneproust postule pour le concours de l’ISTC (Institut des sciences et techniques de la communication) où elle obtiendra son diplôme de journaliste.

Marcelline Gneproust dans un studio de radio , CP: Eric Digbeu, avec son aimable autorisation

Parmi les hommes, la journaliste s’affiche par son travail

Fraternité Matin a connu des journalistes de haut niveau. Venance Konan, Zio Moussa, Cyprien Tiessé, et bien d’autres. Aujourd’hui la rédaction ne compte que sept femmes. Marcelline Gneproust signale qu’elle veillait sur des dossiers afin de produire des articles de qualité. Sa particularité réside dans les grands genres : enquêtes et reportages. Très méticuleuse et perfectionniste, elle va selon un rythme personnel. Les comptes-rendus ne font pas partie de ses priorités. Dans sa recherche de l’info, elle préfère donner la parole aux acteurs, aux sans voix. Spécialiste en santé, elle a produit d’énormes articles sur les mutilations génitales, les pandémies, etc.

Meilleure journaliste de Côte d’Ivoire en 2012

Elle n’avait pas souhaité postuler au prix Ebony, une distinction des meilleures journalistes de Côte d’Ivoire. C’est sur les conseils de l’un de ses fils qu’elle va s’y atteler. Ce dernier, après avoir scruté les productions de la rédaction de « Frat Mat », interpelle la journaliste et lui demande de transmettre ses articles. Très hésitante, elle n’y a pas accordé un grand intérêt. Puis, une fois les dossiers acheminés, elle sera contactée pour les compléter avec une interview. Lors de la nuit des Ebony, Marcelline Gneproust ne croyait pas se retrouver sur la tribune. Lorsqu’elle sera désignée, hypnotisée, stupéfaite, elle manquait de force pour se tenir debout. Elle s’est sentie très heureuse puisqu’elle n ‘y avait jamais pensé. De sacre en sacre, elle sera désignée également meilleure journaliste presse écrite du Prix panafricain Efua Dorkenoo en 2016, à New York, pour son dossier de sensibilisation aux mutilations génitales féminines. Sur 91 journalistes pour 20 pays, la super Ebony s’est sentie très fière de ce sacre.

Ses embûches

En première année à l’université, elle tombe enceinte. Mais ses parents lui ont apporté le soutien nécessaire en s’occupant de l’enfant. Malgré qu’elle se trouvait en amphi, son oreille était toujours tendue à la maison. Vu qu’elle est une mère de famille, les couvertures d’événements les dimanches, les nombreuses missions à l’extérieur  ont eu un impact sur son foyer.  Mais elle s’en est sortie grâce à la bonne foi de son mari.

Sa vision des perdiems (argent perçu par les journalistes à la suite d’un reportage)

Elle affirme l’avoir trouvé dans le milieu. Marcelline Gneproust s’offusque contre cette pratique, car cela s’oppose à l’éthique du métier. Pour elle, il n’est pas concevable de prendre des frais de transports avec les organisateurs d’événements pour une couverture ni pour obtenir des informations. Elle raconte cette anecdote. « A mes débuts, lors d’un reportage à l’UGTCI (Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire), ils ont demandé de s’inscrire pour obtenir de l’argent. Après l’activité je m’en allais. La dame qui s’occupait du dossier me fait revenir.  ‘Mais madame vous ne prenez pas les frais de transports.’ J’ai refusé. Les gens ont rigolé, ‘laissez-la c’est une nouvelle, elle finira par s’habituer’. »

Ses conseils

Marcelline recommande aux jeunes journalistes d’éviter la tricherie, car le travail bien fait est gage de succès. « La meilleure manière de réussir est de respecter les règles. Certains journalistes aspirent à devenir des vedettes mais ne veulent pas prendre de risques. C’est un métier noble, pas dans l’optique de devenir riche. Les actes jetant le discrédit sur la presse doivent être évités. »

Marcelline Gneproust et Paterne Kraidi
CP: Eric Digbeu avec son aimable autorisation


A quelques minutes d’une balle dans la tête, elle est relâchée par ses agresseurs

L’histoire de cette dame vient pour nous confirmer l’existence des crimes rituels dans ce pays. Une histoire vraie que j’ai décidé de vous relater. Quatre agresseurs dont une femme ont terrorisé dame W.S .

Le nom de la victime et les lieux ont été modifiés.

Nous sommes en Décembre 2016. Un après-midi bien ensoleillé. W.S une dame (40 ans), décide de se rendre dans sa famille pour les fêtes de fin d’année dans une localité proche de la capitale économique ivoirienne. Son choix se porte sur la commune d’ Adjamé (au centre d’Abidjan).  W.S. emprunte un véhicule en commun (wôrô wôrô, terme employé). Au bord de la voiture, quatre personnes dont une femme assise sur le siège avant. Les passagers embarquent pour Treichville, ( sud d’Abidjan). W.S ignore qu’elle se trouve dans une fournaise avec des démons. Sur le chemin, le chauffeur bifurque la voie principale. Chose curieuse sans doute, il prétexte que l’une des passagers doit récupérer un colis. Le voyage se poursuit. W.S se sent intérieurement menacé. Elle jette son regard sur la gauche une arme est pointée sur ses hanches. Peut-être que son voisin de droite semble être honnête. Lui également sort son pistolet. Et la femme, la mère de tous les temps, c’est elle même le cerveau. « Si tu bronches on te descend », lance t-elle. Quant au chauffeur du taxi,  »madame ne tentez pas de fuir où on vous projette ». 

C’est en ce moment qu’elle a senti se retrouver entre des gangsters de grand chemin, voleurs ou assassins, les idées trotinnent dans la tête. Vers qui se tourner? DIEU, lui seul pourra la sortir de cette merde.

Le cœur  meurtri, les jambes échauffées, W.S est piégée dans un calvaire. Le véhicule accélère comme dans un rallye, sans tenir compte des feux tricolores. Ils empruntent une voie non bitumée sur la route de Bassam ( Sud de la Côte d’Ivoire) jusqu’à déboucher sur la rive d’un cours d’eau. Les ravisseurs font descendre la victime.   La dame chef du gang lui demande d’adresser sa dernière prière. Elle poursuit en insistant sur le fait que tous ceux qu’ils ont conduit en ce lieu ne sont pas repartis vivants. C’est le lieu du crime impuni, le cimetière des crimes rituels.

La bonne dame implore son DIEU pour la sauver des griffes de ces gens. Pendant ce temps la dame tient l’arme qui doit servir à l’abattre. Elle dépouille le sac de W.S, découvre une Bible puis la jette.

Tout d’un coup elle lance un coup de fil. Ensuite , elle se concerte avec ses acolytes.

Elle revient et dit ceci :  » Si je te tue , je prendrai tes péchés sur moi, prie vraiment ton DIEU. » Après ces paroles d’espoir, les ravisseurs prennent la poudre d’escampette, abandonnant la victime sur ce lieu du crime. Elle est sauvée, son DIEU lui a tendu la main.

Ne sachant plus sa localisation, elle a parcouru la brousse pendant de longues heures. La jeune dame arrive tout essoufflée dans un bourg, accueillie par une autre femme. Après avoir raconté son calvaire, la riveraine l’informe que cette voie est empruntée chaque fois par des véhicules, ils entendent des cris mais ignorent ce qui se passe. C’est ainsi que les riverains l’ont hébergé puis elle a regagné son domicile le lendemain.

W.S a échappé à ses bourreaux. Plusieurs n’ont pas eu cette grâce. A suivre de près c’est un réseau bien organisé qui suit une échelle fulgurante.


Ils tuent pour s’enrichir en Côte d’Ivoire

Si chacun relate ses souvenirs d’enfance à propos des enlèvements de mômes, plusieurs livres seront édités. Le mien, lorsque nous étions au primaire, dans notre petite localité de Bonoua (Sud-est de la Côte d’Ivoire), régnait un homme du nom de Fologo, selon les adultes, il tranchait la tête ( il coupe tête, terme le plus utilisé). Souvent à la descente des cours , la psychose s’empare de la ville, ah Fologo est de retour,  le désarroi trouble tous les esprits, nous courrions pour nous rendre auprès de nos parents. D’années en années, le phénomène d’enlèvements d’enfants , de jeunes, et d’adultes s’est propagé dans le pays à l’image des rumeurs. La population est consciente qu’il s’agit des crimes rituels. Mais les preuves insuffisantes ne confirment pas tous ces meurtres.

Et voilà, le week end du 23 au 25 février 2018 , un enfant de 4 ans  répondant au nom de Traoré Aboubacar Sidick  dit  »Bouba » était enlevé, torturé et assassiné par Sanogo Etienne, un bijoutier proche à la famille du disparu. Comme on le dit à Abidjan (Dieu ne dort pas) , la sale besogne de l’assassin a été découverte grâce à la perspicacité  des services de renseignement. Le comble, l’accusé avoue vouloir s’enrichir . Son ambition devrait atteindre son apogée grâce au sang d’un innocent.

Les réseaux sociaux ont été inondés des images d’horreur de ce crime crapuleux. Mais à quel fin ? Pour : le djai, le taman, le jeton , le pognon (argent en nouchi, argot ivoirien). 

Révoltes, vengeance, condamnation circule dans la bouche de la plupart des habitants du pays. Cette histoire confirme la pratique des crimes rituels en Côte d’Ivoire. Le problème, des Sanogo Etienne, il en existe plusieurs, où sont-ils, comment opèrent-ils? La police n’en a pas encore diffusé plusieurs cas. Une chose est sûre. Le phénomène n’est pas à épargner. Jusqu’à quand resteront-ils impunis? Seul le temps nous situera.

Où sont passés les 40 enfants disparus depuis le mois de Janvier 

https://www.fratmat.info/index.php/nos-unes/phenomene-d-enlevements-d-enfantsfratmat.info/…/phenomene-d-enlevements-d-enfants-plus-de-40-cas-en-deux-mois-plus-de-40-cas-en-deux-mois

La presse ivoirienne annonce plus de 40 cas d’enfants enlevés depuis le début de l’année. Nous n’avons pas encore pas assisté à un tapage médiatique. Les informations concernant les retrouvailles sont rares. la police les recherche t’ils vraiment? Plusieurs caméras de surveillance dans les rues d’Abidjan doivent pouvoir indiquer des pistes. Il a fallu que le cas  »Bouba » devienne un drame national afin que les esprits soient ouverts. Gouvernement, hommes politiques, footballeurs, musiciens, tous se précipitent auprès de la famille pour essuyer les larmes ou pour condamner à travers un message .

https://news.abidjan.net/v/38354.html

Le problème demeure puisque, plusieurs parents pleurent encore leurs enfants introuvables. Quelque soit l’âge, des corps sans vie sont parfois retrouvés dans la ville. Sans aucune trace des assassins. Organes humains tranchés (oreilles, sexe etc). J’estime que tous ceux qui ont perdu la vie dans des conditions atroces pour des analogies à des crimes rituels aient une pensée nationale.

Ces tueurs sont là. Ils tapent la poitrine également pour réclamer justice dans l’affaire  »Bouba ». Il faut qu’ils sachent qu’en Côte d’Ivoire,  »Dieu ne dort pas ». Tout ce qui est caché sera découvert tôt ou tard.