Bakayoko Mohamed Lamine et Aziz Ben Konaté, portrait de deux entrepreneurs émergents

Article : Bakayoko Mohamed Lamine et Aziz Ben Konaté, portrait de deux entrepreneurs émergents
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26 septembre 2017

Bakayoko Mohamed Lamine et Aziz Ben Konaté, portrait de deux entrepreneurs émergents

 

Bakayoko Mohamed Lamine (PDG d’Avva café)
CP: Compte facebook Bakayoko Mohamed Lamine avec son aimable autorisation

J’ai été marqué par deux jeunes entrepreneurs, Bakayoko Mohamed Lamine (vainqueur du Business Plan Competition de la CGECI Academy 2015) et Ben Aziz Konaté (vainqueur du Business Plan Competition de la CGECI Academy 2016). Ces deux jeunes exercent dans le secteur primaire : le premier dans l’agro-industrie, le second est un champion de la distribution des volailles. Portraits croisés. 

La Cgeci est la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, ou encore le patronat ivoirien. Chaque année depuis 2014, elle organise un concours en entrepreneuriat pour promouvoir et développer le secteur privé en Côte d’Ivoire, dénommé le concours  Business Plan Competition. Il vise à susciter la vocation entrepreneuriale chez les Ivoiriens, en particulier les jeunes, afin de répondre aux défis d’une croissance inclusive

Bakayoko Mohamed Lamine, l’industriel émergent

La première fois que j’ai rencontré Bakayoko Mohamed Lamine, il s’est ouvert à moi et rendez-vous a été pris pour une interview très chaleureuse. Ce jeune patron est le fondateur du groupe Avva café, spécialisé dans la transformation du café. C’est un brillant ingénieur sorti du prestigieux Institut polytechnique Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro en option agro-économie. Il n’opte pas pour les grandes entreprises dont raffolent tous les étudiants sortis de cette école. Lui, il se promène dans les plantations à la recherche de café.

Bakayoko Lamine et ses collègues
CP: Avva café avec son aimable autorisation

Dès qu’il se lance, les difficultés se collent comme les mouches sur les mangues. Mais c’est un compétiteur averti, bien renseigné sur le marché. Sa petite usine située à Williamsville (Adjamé) n’a pas été épargnée lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Il a tout perdu. Il a recommencé à zéro. Que faire lorsqu’on a pas les moyens financiers de résister à ce genre de crise ?

Il part à la chasse aux prix et a eu du succès. Je ne les citerai pas tous, mais il a remporté le prix d’excellence du chef de l’Etat ivoirien et le prix du business plan de la Cgeci Academy, dont il a raflé les 10 millions de FCFA.  »Nous avons été transformés », affirmait-il lorsqu’il a remporté ce soutien financier. Au-delà de la somme d’argent, ce prix lui a apporté un coaching de haut niveau et une mise en réseau. Puis, le système de distribution de ses produits a connu une ascendance. De 10, 20 millions de FCFA, aujourd’hui il lève des fonds de plus de 200 millions. C’est pour cela je l’appelle  »entrepreneur émergent ». Bientôt, il pourra aménager à la nouvelle zone industrielle d’Abidjan située sur l’autoroute du nord, où il a bâti sa nouvelle usine. Bakayoko Lamine est très humble, mûri  d’espoirs pour la jeunesse ivoirienne. Il ne lésine pas sur  les opportunités de conseils aux jeunes entrepreneurs. Les médias n’arrêtent pas de le solliciter en Côte d’Ivoire comme à l’international.

Si demain la Côte d’Ivoire vante ses mérites dans la transformation de ses matières premières. Bakayoko Lamine aurait été l’un des acteurs clés. L’un de ses slogans,  »en entrepreneuriat, il n’ y a pas de ligne d’arrivée ».

 Ben Aziz Konaté, l’étudiant ambitieux

                                                            Ben Aziz Konaté dans son bureau                                                                                                                                 CP: Compte facebook Aziz Ben Konaté  avec son aimable autorisation

Ce jeune était en Licence 3 lorsqu’il a postulé pour le prix de la Cgeci Academy. Sa motivation réside dans le fait qu’il voulait bâtir sa structure privée. Son rêve s’est concrétisé. Directeur général de volaille d’or, spécialisée dans la distribution des produits de la basse-cour dans les ménages, une innovation dans ce pays où chacun cherche une issue pour s’en sortir.

 Ben Aziz Konaté lors d’une remise de prix  CP: Compte facebook Aziz Ben Konaté  avec son aimable autorisation

En Côte d’Ivoire, il y a des personnes qui refusent ces projets d’un tel genre. Imaginez-vous ce chef d’entreprise dans les fermes, à la recherche des volailles, bravant odeur, sueur. Au bout du compte, c’est la passion qui prime. C’est pour cela il encourage les jeunes à faire comme lui, à débuter dès ce jeune âge.  ‘‘Pour entreprendre, les grands moyens ne sont pas utiles,  il suffit d’une grande volonté qui va nourrir les idées et trouver le financement. Concernant le projet  initié, nous ne sommes pas obligés  de débuter automatiquement, un essai peut être entamé en procédant par une ou plusieurs petites activités pour en arriver à un grand projet. L’entrepreneuriat paie mieux que la fonction publique », affirmet-il.

Ben Aziz Konaté a également a décroché d’autres prix. Un magazine mensuel l’a classé parmi les 50 jeunes qui font bouger la Côte d’Ivoire. Ces exemples doivent se multiplier.

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